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mercredi 1 septembre 2010

L'Alsace du 1er septembre

Sony : des syndicats de plus en plus sur les dents

Les syndicats ont l’impression de ne pas être assez soutenus.                                                                                                                                           Archives L’Alsace

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L‘intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC de Sony, à Ribeauvillé, ont l’impression d’être pris dans un étau, entre une direction qui n’offre pas de garanties sociales et un repreneur potentiel qui inquiète.

La rentrée risque d’être chaude pour les quelque 600 salariés de Sony à Ribeauvillé, dont les activités (le SAV de produits électroniques) vont sans doute être cédées au fonds d’investissement helvète Quantum Kapital AG ( L’Alsace du 8 juin).

Depuis plusieurs semaines, l’intersyndicale composée de la CGT, FO, CFTC et la CFE-CGC manifeste gentiment ses inquiétudes, lesquelles se précisent depuis la remise récente d’une « proposition » de rapport final du cabinet d’expertise Secafi mandaté par le comité d’entreprise (CE) de Sony. Dans ce document « confidentiel » d’une trentaine de pages, l’intersyndicale relève que le business-plan établi par Quantum Kapital AG est jugé « très fantaisiste » par Secafi. Cela dit, l’expert n’aurait pas eu accès à des informations comptables détenues par Blaupunkt, le partenaire industriel de Quantum. Nous avons cherché à joindre Steffen Görig, directeur de Quantum à Saint-Gall, siège de la société ; sans succès…

L’intersyndicale est d’autant plus inquiète que la marque Blaupunkt a été cédée, en 2008, par le groupe Bosch à l’investisseur allemand Aurelius. « Le secteur de la 2 e marque d’autoradios et de GPS est en déclin ; on nous fait miroiter des choses mais Quantum ne donne pas toutes les garanties pour pérenniser le site. »

L’attitude de la direction de Sony est également mise en cause ; les syndicats pensent qu’elle est « pressée » de se débarrasser de son site alsacien pour « transférer » au plus vite « sa responsabilité sociale » vers le repreneur, du moins durant une période de 30 mois… « La stratégie de Sony est de vendre dans les temps ; ils sont très pressés. On sait que Sony Europe veut diviser par deux le nombre de ses salariés : de 10 000 personnes aujourd’hui à 5 000 demain ». Les syndicats sont persuadés que « tout peut arriver si le repreneur ne signe pas d’accord avec Sony. On peut imaginer une remise en cause des acquis sociaux, des mesures de chômage partiel, de la mutuelle santé, du 13 e mois… » L’intersyndicale a le sentiment — depuis le mois de juillet — d’être écartée de la procédure d’information et de consultation qui s’achèvera le 22 septembre. « On ne nous cache rien mais on a l’impression d’être shuntés. De toute façon, l’avis du CE et du CCE n’est que consultatif… »

Des actions dures…

Le député-maire Jean-Louis Christ a reçu, hier matin, une délégation d’une quinzaine de salariés qui seront également accueillis, ce vendredi, en préfecture, par Stéphane Guyon, secrétaire général. « Je souhaite que les informations sur la situation de Sony remontent jusqu’au ministère du Travail », nous a indiqué le maire de Ribeauvillé. Seule certitude pour l’heure : les salariés ont été jusqu’à présent « très tranquilles, parce nous avons des clients locaux ; mais ça bouillonne du côté des salariés. Si l’on continue à se foutre de nous, des actions dures pourront être envisagées ».

J.D.K.